samedi 5 septembre 2009

Jean-Jacques Goldman - Les restos du coeur

"J'ai une petite idée, comme ça. Si des fois, y'a des marques qui m'entendent : je ferai un peu de pub tous les jours. Si y'a des gens qui sont intéressés pour sponsoriser une cantine gratuite, qu'on pourrait commencer par faire à Paris, puis qu'on étalerait dans les grandes villes de France. Nous, on est prêt à aider une entreprise comme ça, qui ferait un resto par exemple qui aurait comme ambition de faire deux milles, trois milles couverts par jour, gratuitement. Alors, tous ceux qui sont intéressés, qu'ont des grosses cantines, qu'ont des restos, tous ceux qui sponsorisent, avec des marques d'alcool ou n'importe quoi, qui voudraient nous contacter pour ça, on est prêt à recevoir les dons, de toute la France d'ailleurs. Quand y'a des excédents de bouffe à droite, à gauche, et qu'on les détruit pour maintenir les prix sur les marchés, à ce moment-là, nous, on pourrait peut-être les récupérer. Voir ce qu'on peut faire avec les agriculteurs qu'ont de l'excédent, ou avec les sponsors. Et puis, on essaiera, un jour, de faire une grande cantine, peut-être cet hiver. Gratos. Voilà. Je lance l'idée comme ça..."
Coluche, le 26 septembre 1985.
Création de l'association "les Restos du Coeur" la même année.


Moi, je file un rancard
A ceux qui n'ont plus rien
Sans idéologie, discours ou baratin
On vous promettra pas
Les toujours du grand soir
Mais juste pour l' hiver
A manger et à boire
A tous les recalés de l'âge et du chômage
Les privés du gâteau, les exclus du partage
Si nous pensons à vous, c'est en fait egoïste
Demain , nos noms, peut-être grossiront la liste

Aujourd'hui, on n'a plus le droit
Ni d'avoir faim, ni d'avoir froid
Dépassé le chacun pour soi
Quand je pense à toi, je pense à moi
Je te promets pas le grand soir
Mais juste à manger et à boire
Un peu de pain et de chaleur
Dans les restos, les restos du cœur

Autrefois on gardait toujours une place à table
Une soupe, une chaise , un coin dans l'étable
Aujourd'hui nos paupières et nos portes sont closes
Les autres sont toujours, toujours en overdose

J'ai pas mauvaise conscience
Ça m'empêche pas d'dormir
Mais pour tout dire, ça gâche un peu le goût d'mes plaisirs
C'est pas vraiment ma faute si y'en a qui ont faim
Mais ça le deviendrait, si on n'y change rien

J'ai pas de solution pour te changer la vie
Mais si je peux t'aider quelques heures, allons-y
Y a bien d'autres misères, trop pour un inventaire
Mais ça se passe ici, ici et aujourd'hui.

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